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(Agence Ecofin) – En 2022, le Burkina Faso a enregistré une baisse de 14 % de sa production d’or, à environ 58 tonnes. Le gouvernement multiplie depuis les mesures pour augmenter les recettes publiques liées à l’exploitation du métal jaune, en soutenant notamment l’ouverture de nouvelles mines.

Au Burkina Faso, le gouvernement a adopté le 27 octobre un décret augmentant la redevance minière perçue sur la production d’or. Elle passera de 5 à 6 % lorsque le prix au comptant du métal jaune est supérieur à 1 500 dollars l’once, à 6,5 % pour un prix au-dessus de 1 700 dollars l’once et 7 % lorsque l’or s’échange au comptant à plus de 2 000 dollars l’once.

« Ces changements alignent les taux de redevances du Burkina Faso sur ceux d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et reflètent les prix de l’or plus élevés actuellement perçus par les producteurs d’or non couverts [qui ne vendent pas leur production d’or à un prix fixé d’avance, Ndlr] », explique West African Resources, producteur d’or actif au Burkina.

Cette décision intervient après une période de « dialogue constructif » entre le gouvernement et les compagnies minières, précise West African Resources, propriétaire de la mine d’or Sanbrado. La mesure qui prendra effet en novembre, permettra au Burkina Faso de mieux profiter de la hausse des cours de l’or sur le marché international.

Lundi 30 octobre, l’or a ainsi continué de se négocier au-dessus de 2 000 dollars l’once, un prix notamment soutenu par les inquiétudes des investisseurs par rapport à la guerre entre Israël et le Hamas.

Pour rappel, le Burkina Faso fait partie des principaux producteurs d’or en Afrique de l’Ouest. Sa production a cependant baissé de 14 % pour s’établir à 57,67 tonnes en 2022, en raison de la fermeture de plusieurs mines d’or.

Le pays fait en effet face à la menace terroriste depuis plusieurs années, menace qui oblige les compagnies minières à consacrer davantage de ressources à la sécurité ou à suspendre leurs opérations.

Ouagadougou a néanmoins multiplié les mesures ces derniers mois pour maintenir le niveau de la production d’or, voire l’accroitre, en attribuant de nouveaux permis d’exploitation minière. L’augmentation de la redevance minière peut s’inscrire dans cette stratégie visant à améliorer la contribution du secteur aurifère aux recettes de l’État. Selon le dernier rapport ITIE, le secteur minier, dominé par l’exploitation de l’or, représente 16 % du PIB et plus de 80 % des exportations.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin